Algérie : Rafik Khalifa prend 18 ans fermes
L’ex banquier algérien, Rafik Khalifa, a été condamné par un tribunal algérois, à 18 ans de prison ferme et à une amende d’un million de dinars (environ 10.000 euros), assortie de la saisie de ses biens.
Le tribunal criminel de Blida, à 50 kilomètres d’Alger, a prononcé sa décision le mardi 23 juin 2015 après près de deux mois de procès.
C’était plutôt le soulagement qui a été lu sur le visage de l’ancien homme d’affaires, Khalifa lorsque le tribunal a prononcé son verdict. Il était difficile d’analyser le sourire qu’il avait au moment où sa condamnation a été prononcée, pour quelqu’un qui a nié les différents chefs d’accusation.
Rafik Khalifa risquait la prison à vie, puisque le procureur avait requis contre lui, le 7 juin dernier, la prison à perpétuité, soit la peine à laquelle il avait été condamné par contumace lors d’un premier procès en 2007.
On l’accusait principalement d’avoir monté une banque aux taux d’intérêt très bas pour piller ses clients. Il comparaissait depuis le 4 mai, pour « association de malfaiteurs, vol, faux et usage de faux ».
Propriétaire d’une petite pharmacie, Rafik Khalifa avait lancé à la fin des années 1990 une banque portant son nom, autour de laquelle ont ensuite été créées plusieurs autres entreprises, dont une compagnie aérienne. Grâce à des taux d’intérêt alléchants, il avait réussi à drainer vers sa banque de très importants dépôts, venant notamment de sociétés publiques et d’œuvres sociales.
« L’objectif de cette banque n’était pas l’investissement mais le pillage de l’argent des déposants », a accusé le procureur dans son réquisitoire.
Après la chute du groupe, Rafik Khalifa s’est réfugié à Londres pour échapper aux poursuites, avant d’être extradé par la l’Angleterre fin 2013.
Rafik Khalifa a également été condamné en France en 2014 à cinq (5) ans de prison pour avoir détourné des millions d’euros lors de la faillite de son groupe.