Afrique du Sud : La téléphonie mobile au secours du secteur électrique en difficulté
Le gouvernement sud-africain a annoncé ce 1er juillet qu’il allait vendre près de 14% de sa part dans la compagnie de téléphonie mobile Vodacom à un holding parapublic. Les fonds issus de la vente serviront à financer une injection au capital de la compagnie nationale d’électricité Eskom en difficulté, selon un communiqué du ministère sud-africain des Finances.
Le communiqué ne précise pas le montant exact de la vente, mais indique que le produit «servira à financer les 23 milliards de rands (1,7 milliard d’euros) d’injection dans Eskom». Les 13,91% de Vodacom passent aux mains d’un holding gérant des placements pour le compte du fonds de pension des employés du secteur public.
En plus des 23 milliards de rands, le gouvernement va éponger une dette d’Eskom de 60 milliards de rands (4,4 milliards d’euros) en la convertissant en actions. «Ces mesures doivent renforcer encore les comptes de la compagnie, en plus de réductions de coûts et d’ajustements tarifaires», a–t-on appris auprès du Trésor sud-africain.
Le gouvernement avait annoncé en septembre qu’il entendait se défaire d’actifs non stratégiques pour venir au secours d’Eskom, très endetté et en mal de trésorerie alors que l’entreprise publique est en train de réaliser des investissements lourds en maintenance et dans de nouvelles centrales thermiques pour répondre à la saturation du réseau.
Eskom livre 95% de l’électricité en Afrique du Sud. Elle a vu sa notation abaissée au rang d’obligation pourrie par l’agence Standard & Poor’s en mars.
Les tarifs de l’électricité, qui ont plus que triplé depuis 2008, ont encore augmenté de 12,69% en avril dernier. Eskom espérait pouvoir appliquer une nouvelle augmentation de 9,58% au 1er juillet, qui lui a été refusée lundi par le régulateur.
Depuis novembre 2014 les coupures de courant sont devenues incessantes en Afrique du Sud faisant que l’économie sud-africaine est en panne de croissance.