Botswana débourse 40 millions d’euros pour juguler les effets d’une sécheresse généralisée
Le parlement Botswanais a voté une ligne budgétaire extraordinaire de 445 millions de Pulas (environ 40 millions d’euros), soit près d’1% du budget national, pour faire face à la crise née dans le secteur agricole. Depuis quelques semaines le président Ian Khama a déclaré l’état de sécheresse générale, ce qui n’était plus arrivé depuis 1984.
Cette situation de sécheresse généralisée a entraîné une chute spectaculaire des surfaces agricoles mises en culture, a indiqué ce jeudi le ministère de l’Agriculture. « Une baisse significative de la pluviométrie conjuguée à une canicule a provoqué l’effondrement des surfaces mises en culture (-70% en mars sur un an) », apprend-t-on du ministère.
Dans certains champs au sud, même lorsque la terre n’est pas complètement asséchée, les cultures ne parviennent pas à absorber le peu d’eau disponible en raison de la chaleur extrême, et partout, le spectacle qui s’offre à la vue est celui de pousses chétives ou irrémédiablement flétries.
Selon le ministre adjoint de l’Agriculture Fidelis Molao, les fonds doivent financer des subventions aux éleveurs de bétail, que les autorités ont encouragé à vendre une partie de leur cheptel (pour les boucheries), faute d’herbe pour faire pâturer leurs animaux.
« Le fonds d’urgence doit également permettre au ministère du Tourisme de se doter de plus de véhicules de lutte contre les incendies de brousse, mais aussi de financer des projets d’irrigation de secours, de servir un deuxième repas par jour dans certaines écoles primaires, dans certains foyers de travailleurs et de distribuer des vivres à certains enfants de moins de 5 ans en état de malnutrition modéré », a déclaré M. Molao.
Le pays devrait être en mesure de faire face tout seul à cette situation contrairement à 1984, quand le Botswana avait demandé l’assistance des Nations unies, a précisé Fidelis Molao. En 2013, ce pays de 2 millions d’habitants avait déjà connu une sécheresse, mais pas généralisée.
Dépendant du diamant, le Botswana vit aussi du tourisme grâce à ses étendues sauvages et parcs naturels qui abritent une faune abondante et variée.