Afrique : Quand les services de base sont sujets à des pots-de-vin

Afrique : Quand les services de base sont sujets à des pots-de-vin

pots-vin« La corruption gagne du terrain et les gouvernements sont impuissants à enrayer le phénomène » en Afrique, c’est la conclusion à laquelle est parvenue Transparency International, après un sondage d’opinion mené sur la question de la corruption dans le continent noir.

Dans un communiqué publié ce mardi, l’ONG britannique estime que « 75 millions d’Africains ont versé un pot-de-vin au cours de l’année dernière ».

Le rapport intitulé «  People and Corruption: Africa Survey 2015 », indique qu’une majorité des Africains, soit 58% des personnes interrogées, déclarent que la corruption a progressé au cours des 12 derniers mois.

« La plupart des gouvernements ne remplissent pas leurs obligations pour enrayer les abus de pouvoir, la corruption et les ententes secrètes », ont dénoncé les citoyens du continent noir.

Transparency International relève que pour la première fois, les personnes interrogées ont déclaré qu’elles percevaient les dirigeants d’entreprises comme hautement corrompus. « Le monde des affaires est classé comme le deuxième secteur affecté par les niveaux de corruption les plus élevés dans la région, juste après la police », fait ressortir le rapport de TI qui souligne que l’évaluation très négative des dirigeants d’entreprises est un fait nouveau.

Beaucoup d’Africains, en particulier les populations défavorisées, subissent le poids de la corruption quand ils tentent d’avoir accès aux  services publics de base dans leur pays, lit-on dans le dit rapport. « 22% des gens qui ont été en contact avec un service public au cours des 12 derniers mois ont versé un pot-de-vin », a révélé l’enquête.

« La corruption crée et alimente la pauvreté et l’exclusion », a déclaré José Ugaz, le président de Transparency International, exhortant la population à exiger l’honnêteté et la transparence et à se mobiliser contre la corruption. « Il est temps de dire que ça suffit et de démasquer les corrompus », a-t-il laissé entendre.

Dans le cadre de cette enquête, Transparency International s’est associée à Afrobaromètre. 43.143 personnes ont été interrogées dans  28 pays d’Afrique subsaharienne entre mars 2014 et septembre 2015 sur leurs expériences et perceptions de la corruption  dans leur pays.

Aliste Flandrain

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