Le Cameroun proroge de 3 ans le régime d’incitation fiscale
Dans sa proposition de loi de finance 2016, le gouvernement camerounais veut concéder une prorogation de trois ans au régime d’incitation fiscale aux entreprises qui s’introduisent à Douala stock exchange (DSE), la bourse nationale des valeurs mobilières.
Ledit projet de loi a été voté par les députés « instituant » la prorogation sur la période 2016-2018. Cette mesure qui se veut stratégique vise à inciter les entreprises camerounaises à être cotées en bourse. La prorogation du régime d’incitation fiscale est la seconde phase d’un plan d’appui au développement du marché financier. Elle intervient après la première phase, dont le bilan reste mitigé, puisque l’engouement des entreprises à rejoindre la place financière de Douala a été relativement faible.
Une faible attractivité qui s’explique entre autres, par une liquidité très faible, une architecture opérationnelle lente et des coûts des opérations plus élevés que de recourir à des financements bancaires, sans oublier la faible culture boursière des épargnants camerounais, analysent les experts.
Douze ans après sa création, la Douala stock exchange ne compte que 9 acteurs, dont 3 entreprises dans le compartiment actions pour une capitalisation boursière de 168,5 milliards de francs CFA et 6 institutions dans le compartiment obligataire pour une capitalisation boursière de 336 milliards de francs CFA.
La morosité de la DSE, est également due à la rivalité qui l’oppose à la Bourse des valeurs mobilière d’Afrique centrale (BVMAC) basée à Libreville, au Gabon. Au regard de l’étroitesse du marché, des observateurs avertis à l’instar de la Banque africaine de développement (BAD) ont préconisé la fusion des deux places boursières afin de rendre le marché plus incitatif.