Côte d’Ivoire: Spéculation sur le prix d’achat bord-champ de l’anacarde
Les producteurs ivoiriens font de la spéculation sur le prix des noix de cajou. C’est ce que constate le Comité ad hoc de la Fédération nationale des acheteurs et coopératives agréés de cajou de Côte d’Ivoire (FENACAC-CI), qui n’a pas attendu pour réagir.
Le Secrétaire national de la FENACAC-CI Abdoulaye Sanogo a dénoncé, mardi à Bouaké (Centre-Nord), ce qu’il qualifie de « spéculation inimaginable» sur le prix d’achat bord-champ. Le prix officiel de 350 FCFA communiqué par le gouvernement est passé officieusement à « 400 voire 500 FCFA» selon les zones, a regretté M. Sanogo.
«Depuis pratiquement dix jours, l’Etat a fixé le prix officiel bord-champ de la noix de cajou à 350 FCFA/kg, magasin intérieur à 375 FCFA et le prix port à 432 FCFA», a rappelé Abdoulaye Sanogo, précisant qu’aucun changement n’a été apporté à ce jour aux prix officiels.
Sur le terrain, la situation est tout autre s’est-il désolé. « Les planteurs fixent eux-mêmes le prix bord champ qui va au-delà du prix fixé par l’Etat, mais je pense que cette situation n’arrange personne», a noté le secrétaire de la FENACAC-CI.
Il a également fait observer que « si dans le business c’est seulement les planteurs qui gagnent et les autres (acteurs de la filière) ne gagnent rien, il va s’en dire que les autres maillons vont s’arrêter ». Depuis l’ouverture de la campagne commerciale 2016, les acheteurs de noix de cajou travaillent «à perte», a souligné M. Sanogo.
La filière d’anacarde serait victime de sa propre émergence en Côte d’Ivoire, a-t-il analysé. Les acheteurs agréés de noix de cajou dans le pays sont passés de 400 en 2014 à plus de 1200 en 2016. «Il y a une concurrence déloyale sur le terrain entre les acheteurs qui est due au fait que la filière cajou aujourd’hui, par les rumeurs, est devenue spéculatrice, donc tous les autres corps de métier veulent exercer le métier d’acheteur sans en connaître les ficelles», a-t-il conclut en appelant au respect des prix en vigueur.