Le président El-Béchir attendu au sommet de l’UA à Kigali malgré les mandats d’arrêt de la CPI
Le président soudanais, Omar El-Béchir a été invité au 27e sommet de l’Union Africaine (UA) qui s’ouvre ce dimanche à Kigali, où les autorités rwandaises ont donné la certitude qu’il ne sera pas arrêté, a annoncé la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo.
Le président soudanais est recherché pour génocide par la Cour pénale internationale (CPI) qui s’est, en début de semaine, référée à l’ONU pour se plaindre du «défaut d’exécution» de son mandat par l’Ouganda et le Djibouti concernant l’arrestation du président soudanais, sous le coup de deux mandats d’arrêts.
Le Rwanda n’a pas ratifié le statut de Rome qui a fondé la CPI, et n’a donc «aucune obligation», ni «aucun droit» d’arrêter le président El-Béchir qui est le «bienvenu» au Rwanda, a affirmé la ministre rwandaise au cours d’un point presse à Kigali en marge des réunions préparatoires au sommet.
Mme Mushikiwabo a qualifié de «distraction» la demande adressée, il y a «deux jours» par la CPI au gouvernement rwandais, l’invitant à l’aider à arrêter El-Béchir.
«Le Rwanda est l’hôte des dirigeants africains invités par l’Union africaine», a déclaré la ministre, précisant que «quiconque invité par l’Union africaine et qui sera là à Kigali, sera le bienvenu et sera sous la protection de ce pays».
La Cpi a lancé deux mandats d’arrêts contre le président soudanais, l’un en 2009, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité et l’autre en 2010 pour génocide, tout deux liés au conflit du Darfour, une région de l’ouest du pays en proie aux violences depuis 2003. Plus de 300.000 personnes sont mortes dans ce conflit selon un bilan de l’ONU.
Le président Béchir continue toutefois de voyager sans s’inquiéter, dans de nombreux pays africains, dont certains sont signataires du Statut de Rome.
Selon Mme Mushikiwabo, la question d’un éventuel retrait des pays africains de la CPI et qui pensent qu’elle «devenue très politisés», est au menu des discussions du sommet de l’UA. L’organisation accuse la Cour de viser injustement et exclusivement ses dirigeants et focalise l’écrasante majorité de ses enquêtes sur les dirigeants des pays africains.