Union africaine: Le Maroc signe son « come-back »
Depuis deux ans, le Maroc mène discrètement une offensive diplomatique pour retrouver sa place au sein de l’Union africaine (UA), abandonnée il y a 32 ans à la suite de l’admission en 1984, de la dite république sahraouie «RASD» au sein de l’Organisations de l’Unité africaine (OUA) l’ancêtre de l’actuelle UA.
Des signes de ce retour sont palpables au vu de la participation des officiels marocains aux différentes rencontres de l’organisation panafricaine. En janvier dernier, une responsable marocaine de haut niveau assistait ainsi, pour la première fois depuis 1984, au sommet de l’UA.
Cette présence marocaine s’est encore faite remarquer à Kigali au Rwanda, où s’est ouvert dimanche le 27ème sommet de l’UA. Le roi Mohammed VI a officiellement présenté la demande du Maroc de réintégrer l’Union Africaine dans un message adressé ce dimanche, à ses pairs africains.
« Le moment est arrivé pour que le Maroc retrouve sa place naturelle au sein de l’Union Africaine », a affirmé le Roi Mohammed VI dans un message adressé à ce sommet de Kigali, et qui comporte une demande officielle de réintégration au de l’Union Africaine.
Après avoir rappelé que le Maroc est le deuxième investisseur du Continent et qu’il participe activement au maintien de la paix en Côte d’Ivoire, en RD Congo et en République Centrafricaine, le souverain marocain a revendiqué sa légitimité africaine et sa connaissance du continent. « Je connais l’Afrique et ses cultures mieux que ne peuvent le prétendre beaucoup d’autres», a-t-il déclaré faisant probablement allusion au dirigeant du Polisario.
Après 32 ans d’absence, le Maroc veut réintégrer « sans conditions préalables» l’Union africaine. Le royaume chérifien veut retrouver sa place au sein de l’UA, mais souhaite rentrer par la grande porte, probablement en chassant le fantomatique «RASD» de l’Union. Le souverain chérifien a relevé que 34 pays africains se sont désolidarisés du Polisario qui n’est plus soutenu sur le continent que par une dizaine d’Etats.
Pour rappel, en 1984, le roi Hassan II avait fait sortir son pays de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), l’actuelle Union africaine (UA), pour protester contre l’admission de la dite République arabe sahraouie (RASD) dans l’organisation panafricaine. Le Maroc trouvait cette décision contradictoire avec les principes fondateurs de l’organisation, qui prévoit la «non-ingérence» et «le respect des frontières» des Etats membres.