Maroc : 100 millions $ de la Banque mondiale aux couches défavorisées
La Banque mondiale compte mobiliser 100 millions de dollars pour un prêt au Maroc, destiné à financer la constitution d’un système d’identification unique des personnes physiques, surtout celles des couches les plus défavorisées. Cette enveloppe servira pour des transferts d’aides monétaires directes à cette frange cible de la population marocaine.
Le projet bénéficiaire du financement s’inscrit dans le sillage de la réforme de la Caisse de compensation et se veut un préalable pour la décompensation du sucre et du gaz butane ainsi que le ciblage pour une meilleure protection sociale.
Ce projet est, depuis 2013, au centre de réflexions entre le gouvernement et l’institution de Bretton Woods. En 2015, les deux parties avaient décidé d’entamer sa conception comme solution de rechange aux programmes sociaux et aux subventions, dans le cadre de la réalisation d’un système global de gestion du Registre national de l’état civil.
Le prêt de la Banque mondiale doit être approuvé en novembre. Rappelons que le Maroc a achevé avec succès la décompensation des combustibles liquides (carburant, essence et diesel) en décembre 2015.
Cette réforme, qui a contribué à réduire les dépenses publiques en subventions de 4,6% du PIB en 2013 à 1,4% en 2015, a permis d’éviter que les subventions profitent aux catégories les plus riches de la population.
« Cependant, poursuivre de nouvelles réformes semble plus complexe. Alors que le gouvernement a annoncé son intention de libéraliser le sucre, le blé et les prix du butane, cette opération est susceptible d’avoir des implications sociales graves, étant donné que ces produits constituent une part importante du budget des ménages pauvres et de la classe moyenne», estiment les économistes de l’institution de Bretton Woods.
De plus, ajoutent-ils, identifier les personnes pauvres (en particulier les enfants) est complexe au Maroc surtout que le pays ne dispose pas d’un programme d’identité universelle.