L’Egypte concocte un programme triennal pour relancer son économie
Le gouvernement égyptien a mis au point un programme de réformes économiques étalé sur trois ans et soutenu par les institutions financières internationales, dans l’optique de redonner un nouveau souffle l’économie égyptienne qui est aujourd’hui quasiment asphyxiée.
Le 11 novembre dernier, le Fonds monétaire international (FMI) a accordé à l’Égypte un prêt de 12 milliards de dollars sur trois ans. Le pays doit aussi bénéficier d’une première tranche d’un prêt de la Banque mondiale d’un milliard de dollars. L’Egypte a également contracté un autre prêt de 1,5 milliard de dollars auprès de la Banque africaine de développement (BAD), alors qu’un prêt de 800 millions de dollars est en cours de finalisation avec l’Union européenne.
Les partenaires en développement «aident l’Égypte à se positionner en terrain solide, à ne plus dépendre de l’aide étrangère et des emprunts auprès d’institutions financières internationales», a commenté Sahar Nasr, ministre égyptien de la Coopération internationale, soulignant que les programmes d’aide représentent un soutien temporaire.
Pour elle, il s’agit «d’améliorer le niveau de vie des Égyptiens» et de retrouver une croissance durable de 6% en 2018, contre 3,5% au premier semestre 2016.
La situation économique de l’Egypte est alarmante, relève-t-on. Près de 27,8% des Égyptiens vivent en dessous du seuil de pauvreté, l’inflation est à 14% et les finances publiques sont à terre avec une dette avoisinant les 100% du PIB, indiquent les statistiques.
A travers son programme triennal, le Caire ambitionne de mettre en place des dispositifs pour le retour de l’investissement, le redémarrage de la production industrielle et de l’emploi.
«La clé du programme de réformes est d’améliorer l’environnement des affaires, d’encourager l’industrialisation et de promouvoir les exportations», a souligné Sahar Nasr. «Une fois que ces réformes seront en place, a-t-elle ajouté, « il y aura un impact positif sur l’économie et sur le front social», en particulier sur le moyen et long termes.
Notons que ces réformes reposent sur «trois piliers», à savoir, la participation du secteur privé, la refonte budgétaire, autrement dit la limitation des subventions, qui représentent 7,9% des dépenses de l’État et la réforme monétaire, une étape majeure en termes de stabilité économique.