Le Soudan suspend l’importation de plusieurs produits de l’Egypte
Le Soudan vient d’interdire, par l’intermédiaire d’un décret, l’importation de plusieurs produits en provenance d’Egypte, assénant un nouveau coup à des relations déjà tendues entre les deux pays voisins.
«Le Premier ministre (soudanais, Ndlr) Bakri Hassan Saleh a émis un décret interdisant les produits agricoles et animaux d’Egypte, ainsi que l’importation de graines», rapporte l’agence officielle soudanaise (Suna).
Le décret de Khartoum interdit également aux « hommes d’affaires soudanais d’utiliser le territoire égyptien pour importer des biens vers le Soudan ».
Les échanges commerciaux annuels entre le Caire et Khartoum équivalent à quelque 850 millions de dollars (environ 760 millions d’euros), selon la banque centrale soudanaise.
Les exportations égyptiennes vers le Soudan sont principalement des fruits, des légumes, du poisson, des conserves et des textiles.
Dans un discours la semaine dernière, le président soudanais Omar el-Béchir avait affirmé que l’armée avait saisi plusieurs véhicules blindés égyptiens au cours de récentes batailles dans la région soudanaise du Darfour (ouest).
Il avait auparavant accusé les services de renseignement égyptiens de soutenir des figures de l’opposition combattant ses troupes dans des zones en conflit comme au Darfour, et dans les Etats du Nil Bleu et du Kordofan-Sud (sud).
Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées et des millions d’autres déplacées dans ces régions où des groupes ethniques minoritaires, qui s’estiment politiquement et économiquement marginalisés, se sont soulevés contre le régime de Khartoum.
Par ailleurs les médias égyptiens ont accusé plusieurs fois Khartoum de donner refuge à des membres de la confrérie des Frères musulmans, déclarée «groupe terroriste» par le Caire après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi en 2013.
Un autre point d’achoppement concerne le triangle de Halaïb, un territoire de 20.000 km2 situé sur la mer Rouge, administré par l’Egypte mais sur lequel le Soudan affirme avoir le « droit de souveraineté ».