Maroc : Le processus de fixation des prix des hydrocarbures à la loupe des parlementaires
Les parlementaires marocains veulent savoir comment les prix des hydrocarbures sont fixés dans le royaume. Pour pouvoir mener sa propre «enquête» sur les prix des hydrocarbures à la pompe, une mission d’information a été mise en place par la première Chambre. À cet effet, les membres du bureau de la commission des finances et du développement économique se sont réunis la semaine dernière à Rabat afin de fixer les modalités de travail de cette mission.
La nouvelle mission d’information parlementaire va se pencher, en plus de la fixation des prix de vente au public, sur les conditions de concurrence dans ce secteur, jugé opaque, même par le ministre de tutelle, Lahcen Daoudi. Ce dernier, en tenant une conférence le mois dernier à Rabat, avait fait le diagnostic d’un marché avec des mécanismes biaisés dans lequel «le consommateur paie le prix de l’absence des conditions de concurrence».
Le secteur connait donc plusieurs dysfonctionnements depuis sa libéralisation, avait-il affirmé. Toujours selon M. Daoudi, «Les consommateurs n’ont toujours pas profité de la libéralisation du marché des hydrocarbures». Pour le responsable, le gouvernement n’est toujours pas en mesure de mettre en place les conditions nécessaires pour une bonne concurrence, malgré les retombées positives de cette libéralisation sur le budget de l’État.
La demande de mise en place de cette mission avait été évoquée il y a quelques mois par le député de la Fédération de la gauche démocratique, Omar Balafrej. Adressant un courrier au président de la commission des finances de la première Chambre, Abdallah Bouanou, le parlementaire avait mentionné l’importance du suivi du processus de fixation des prix du carburant depuis la libéralisation du secteur sous le précédent gouvernement.
La problématique que vit le secteur avait également interpellé d’autres institutions et associations de consommateurs. Le Conseil de la concurrence fait partie des organismes ayant lancé son enquête dans le secteur.
Rappelons que le ministère délégué chargé de la Gouvernance et des affaires générales, avait aussi diligenté une enquête dans ce sens.