Les forces de l’ordre algériennes poursuivent leur chasse à l’homme noir malgré les protestations
Les forces de l’ordre (armée, gendarmerie et police) algériennes poursuivent avec zèle, leur chasse à l’homme noir sur toute l’étendue du territoire algérien où les migrants subsahariens sont arrêtés sans discernement aucun et embarqués à bord de bus qui sont escorté jusqu’à la frontière sud-ouest où ils sont expulsés manu-militari vers le Niger et le Mali.
Plus de 2.000 Subsahariens ont été ainsi arrêtés depuis le 22 septembre à Alger, Blida et d’autres villes algériennes et reconduits de force vers le Niger et le Mali, a déploré lundi, Amnesty International qui dénonce des « arrestations arbitraires » et des expulsions massives « illégales ».
Ces derniers temps, les migrants africains sont partout traqués par les autorités algériennes qui ont engagé pour leur seconde campagne après celle de décembre 2016, contre les migrants en provenance des pays subsahariens qui ne cherchent qu’à rejoindre l’Eldorado européen.
La Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH) a elle aussi, dénoncé le caractère « raciste » d’une instruction ministérielle interdisant les migrants clandestins d’emprunter les transports publics.
Le ministère algérien des Travaux publics et des Transports a en effet, transmis une directive à ses directions de transport dans les 48 wilayas les invitant à interdire l’accès des migrants aux moyens de transport public.
« Dans le cadre de l’opération de lutte contre l’immigration clandestine et en application à la directive ministérielle citée en référence, il est formellement interdit aux opérateurs des transports terrestres urbains, interurbains, inter-wilayas ainsi que les chauffeurs de taxi, de transporter à bord de leurs véhicules des migrants clandestins subsahariens», précise la directive.
« Les contrevenants à cette présente directive seront sanctionnés par un retrait définitif de leur permis de conduire », pouvait-on lire sur ladite note.
Face aux vagues d’expulsion à la pêle-mêle des migrants subsahariens surtout ouest-africains par les autorités d’Alger, les officiels du Niger ne cachent pas leur «Mécontentement» et leur «Incompréhension» de voir débarquer au Niger et particulièrement dans la région d’Agadez, des centaines de migrants de diverses nationalités.
Plus de 950 migrants ouest-africains, dont 300 Maliens et pas un seul nigérien, ont été expulsés la semaine passée par l’Algérie vers le Niger, selon plusieurs sources nigériennes.
Selon les mêmes sources environ 2.800 Nigériens et quelques 5.000 Ouest-Africains auraient subi le même sort rien qu’au cours des deux derniers mois.
Au mois d’août, plus de 400 Maliens avaient été rapatriés au Mali après des violences dans la ville de Tamanrasset, mais ces autorités algériennes ont affirmé que c’était sur la base du volontariat.
Ce week-end, plus d’une vingtaine de bus ont à nouveau quitté Alger, direction Tamanrasset, à la frontière avec le Niger. Le Conseil supérieur de la diaspora malienne dénonce des conditions inhumaines de rapatriement.
Ces rafles «racistes» et «inhumaines» se passent sur le sol de l’Algérie qui a tout le temps revendiqué le titre de championne de la lutte anticoloniale et qui rivalise aujourd’hui pour grignoter sa part du marché africain très convoité.