Le président kenyan Uhuru Kenyatta prête serment pour un second mandat
Le président kenyan Uhuru Kenyatta devrait prêter serment ce mardi à Nairobi, pour un second et dernier mandat, après sa grande victoire aux élections présidentielles d’octobre dernier.
En parallèle, l’opposition qui a boycotté ces élections organise le jour même une commémoration des victimes de la pire crise politique que connait le Kenya depuis 10 ans.
Pour l’occasion une parade militaire est annoncée ainsi que la présence d’une quinzaine de chefs d’Etat dans un stade de Nairobi, où le président doit sceller son maintien à la tête du pays pour cinq années supplémentaires.
La cérémonie de ce mardi met fin à la saga électorale marquée notamment par l’invalidation en justice du scrutin du 8 août, mais le pays sort meurtri de cet exercice démocratique, qui lui a rappelé ses profondes fractures ethniques, géographiques et sociales.
Toutefois, l’opposition refuse jusque-là, de reconnaître la victoire de Kenyatta, et évoque une « dictature ». Elle a promis de poursuivre une campagne de « désobéissance civile » suivie jusqu’à présent de manière très inégale par ses partisans.
Selon des medias, les violences ayant accompagné le processus électoral ont causé au moins 56 morts depuis le 8 août, principalement dans la brutale répression des manifestations de l’opposition par la police. Loin toutefois des quelque 1.100 morts des violences politico-ethniques ayant suivi l’élection de 2007.
Cette crise politique avait paradoxalement débuté par une décision historique de la Cour suprême, le 1er septembre 2017: saisie par l’opposition, elle évoque des irrégularités dans la transmission des résultats et invalide la présidentielle du 8 août dernier. Une première en Afrique.
Le jugement est accueilli comme une opportunité pour les hommes politiques kenyans de renforcer la démocratie, mais ces derniers n’auront redoublé d’efforts que dans leurs violentes invectives.
Sonné par ce jugement inattendu qui accable la Commission électorale, le président élu Uhuru Kenyatta a qualifié les juges d' »escrocs ». Son rival Raila Odinga a de son côté, crié à la fraude électorale et martelé que l’assassinat fin juillet, d’un responsable informatique de la Commission électorale a été perpétré afin de faciliter le trucage des résultats du vote.