L’adhésion de l’Algérie à l’OMC tarde à se concrétiser
Cela fait 25 ans que l’Algérie milite en vain, pour son adhésion à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
Ce lundi, le ministre algérien du Commerce, Mohamed Benmeradi s’est prononcé sur l’évolution des négociations pour l’adhésion de l’Algérie à l’OMC, précisant que « le dossier est en cours » et que «nous sommes toujours demandeurs, mais nous irons à notre rythme ».
Selon Benmeradi, le processus d’adhésion traîne depuis 25 ans, parce que les membres de l’OMC veulent tous bénéficier des avantages accordés par l’Algérie à l’Union européenne (UE) dans le cadre de l’Accord d’association, ce qui « n’arrange guère l’Algérie ».
« L’Algérie n’aurait jamais dû signer un accord d’association avant d’adhérer à l’OMC », a dit le ministre Benmeradi, citant l’avis d’experts algériens.
« Nous irons à l’OMC avec des droits de douanes nuls, tels qu’accordés aux Européens, alors que la Chine, membre éminent de l’organisation, a des filières protégées de 80 à 90% », a laissé entendre Mohamed Benmeradi, expliquant qu’ »il faut donc remettre à niveau notre droit de douane et convaincre l’UE et la ZALE de la nécessité de la démarche ».
Pour mettre davantage en exergue les contradictions qui existent entre la politique théorique de l’OMC et les pratiques réelles de ses membres, le ministre algérien relève que les Etats-Unis, la Russie et d’autres puissances membres de l’OMC appliquent eux-mêmes des mesures pour protéger leurs économies.
Mohamed Benmeradi est revenu sur le parcours de son pays depuis l’introduction de sa demande d’adhésion. Depuis la tenue du dernier round de négociations multilatérales en mars 2014 à Genève, l`Algérie a reçu plus d’une centaine de questions additionnelles qui portent essentiellement sur la législation algérienne et sa mise en conformité avec les règles de l’OMC.
Pour rappel, l’Algérie a mené 12 rounds de négociations multilatérales qui ont permis de traiter plus de 1.900 questions liées au système économique national.
Le pays a aussi tenu plus de 120 réunions bilatérales avec une vingtaine de pays, qui ont été couronnées par la conclusion de six accords bilatéraux avec Cuba, le Brésil, l’Uruguay, la Suisse, le Venezuela et l’Argentine.