Le Nigeria hésite à s’impliquer dans le projet de la ZLEC
La 18ème session extraordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA) se tient ce lundi le 19 mars, à Kigali (Rwanda), en prélude au sommet extraordinaire des chefs d’état et de gouvernement qui sera consacré mercredi 21 mars, à la signature « historique » d’un accord portant création d’une zone de libre-échange continentale (ZLEC).
A la veille de ce sommet, le président nigérian, Muhammadu Buhari, a annoncé dimanche dans un communiqué qu’il ne se rendrait pas à Kigali, du coup le Nigeria n’apposera pas dans l’immédiat, sa signature sous ce traité.
« Le président ne voyagera plus vers Kigali pour cet évènement parce que certains actionnaires nigérians ont fait savoir qu’ils n’ont pas été consultés » au sujet de l’adhésion du Nigérien au projet de la zone de libre-échange, selon un communiqué de la présidence publié dimanche. « Ils ont quelques réticences quant aux conditions de ce traité », précise le texte.
Selon la présidence nigériane, l’annulation du déplacement de Buhari à Kigali, a pour objet de donner plus de temps aux consultations avec les opérateurs économiques et centrales syndicales du pays.
L’un des plus grands syndicats du pays, le Nigeria Labour Congress (NLC), a fait état de ses craintes quant à une ouverture du marché dans le pays et a demandé à être davantage impliqué dans les négociations.
Ayuba Wabba, secrétaire général du NLC, a appelé la semaine dernière, le président Buhari à ne pas signer le traité de la ZLEC à Kigali.
Le retrait, au dernier moment, du Nigeria est un coup dur pour l’UA qui veut mettre en place ce projet économique discuté depuis 2012.
L’accord portant sur la création de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) vise à intégrer les 54 pays africains dans une zone commerciale de libre-échange, et doit regrouper à terme les sous-régions du continent (Communauté de développement de l’Afrique australe -SADC-, Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest -CEDEAO-, l’Union du Maghreb Arabe…).