Maroc : escalade des islamistes d’Al Adl Wal Ihsane après la réforme annoncée par le roi

Justice et Bienfaisance, le mouvement islamiste extrémiste non reconnu a fait le pari de gâcher la fête, mais il a perdu. Profitant du rassemblement de jeunes appartenant au Mouvement du 20 février, dimanche 13 mars à Casablanca, des éléments particulièrement excités du groupe islamiste radical se sont infiltrés parmi eux, faisant tourner le défilé bon enfant en affrontement avec les forces de l’ordre. Les slogans délibérément provocateurs affichés par les islamistes étaient d’autant plus incompréhensibles qu’ils intervenaient quatre jours seulement après l’audacieuse décision du roi Mohammed VI de lancer une réforme de la Constitution sans précédent. Elle équivaut, de l’avis général, à une refondation démocratique et constitutionnelle du pays.

La surenchère des revendications levées par les membres d’Al Adl Wal Ihsane a été vue comme une escalade inexplicable. Surtout au moment où un large consensus national s’était dégagé autour de l’initiative du roi, considérée comme tout à fait historique pour le Maroc. Même à l’international, la décision du souverain marocain n’a pas laissé de marbre. Les pays de l’Union européenne, les Etats Unis et jusqu’à l’organisation des Nations Unies y ont vu une démarche audacieuse. Elle devrait, à brève échéance, instaurer une véritable monarchie parlementaire dans le pays. A côté du renforcement des pouvoirs du premier ministre, la réforme établira un réel équilibre entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, doublé d’un nouveau découpage du pays en régions. Le tout sera soumis, après le travail préparatoire d’une commission ad hoc, à l’approbation du peuple marocain à travers un référendum populaire.
Tout cela a certainement dû prendre de court l’état-major du mouvement islamiste. Le vieux cheikh Yassine, son éternel leader, ne s’attendait pas à une réforme d’une telle ampleur. Le coup d’accélérateur donné par le roi a incontestablement désarçonné le groupe islamiste extrémiste qui s’est lancé au pied levé dans la surenchère. Le résultat a été une provocation délibérée, mais inutile des forces de sécurité qui ont aussitôt réagi pour rétablir l’ordre et le calme.

Martin Levalois

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