Les Tunisiens se penchent sur les excès des derniers évènements
741 dossiers ont été déposés auprès de la Commission nationale d’établissement des faits sur les dépassements et abus commis au cours des évènements liés au mouvement de contestation. 98 portent sur les martyrs, 479 sur les blessés et 164 sur le saccage des biens publics et privés.
Ces dossiers couvrent la période allant du 31 janvier au 9 mars et s’étendent sur la région du Grand Tunis et quelques autres régions. La Commission contribuera à l’identification des responsables des abus commis, mais ne remplacera nullement la justice, seule habilitée à condamner ou à acquitter les suspects. Tous les crimes de meurtre ont fait l’objet d’une information judiciaire et la Commission se penchera sur ces cas à titre complémentaire. Par ailleurs, les compétences de la Commission ont été élargies pour englober les dossiers inhérents aux abus, compte tenu du lien étroit établi entre la question d’abus et le concept des droits de l’Homme.
En plus de la consultation judiciaire, la mission de la Commission englobe les aspects psychologiques et sociaux, à travers l’audition des familles des victimes ou des blessés et leur orientation selon les cas aux associations compétentes pour recevoir des aides immédiates. La majorité des familles des victimes sont parmi les personnes nécessiteuses ou ayant perdu leur unique soutien de famille ou de source de revenus. La Commission appelle ainsi les autorités régionales et locales à mieux accueillir ces victimes. Elle a en outre établi des listes de médecins, d’avocats et de notaires volontaires pour offrir gratuitement leur assistance aux familles des victimes et souhaite la bienvenue à quiconque désire lui apporter son aide.