Algérie : Les réformes sociales en cours
Une enquête de l’Office National des Statistiques avait révélé que sur les 9,472 millions de travailleurs algériens enregistrés au 4ème trimestre de 2009, 4,778 millions n’étaient pas affiliés au régime de la Sécurité Sociale, soit plus de 50% des travailleurs. Ces travailleurs ne pourront pas prétendre à une augmentation des salaires.
La contestation sociale de ces derniers mois a complètement occulté cet aspect du chômage en Algérie. Et bien que cette étude de l’Office National de Statistiques n’ait pas été réactualisée, tout porte à croire que depuis 2009 le phénomène a encore pris de l’ampleur. Ceci signifie que plus de la moitié des travailleurs algériens ne peuvent prétendre à une augmentation de leurs salaires, ni à une amélioration de leurs conditions de travail, en plus de leur retraite qui s’annonce difficile du fait de l’insuffisance de leurs cotisations. Le phénomène touche en priorité le monde rural où la proportion des travailleurs de la population active non affiliés à la Caisse de sécurité sociale serait de 60% contre 46% en zones urbaines. Ces chiffres ne font qu’accentuer la tension sociale qui secoue l’Algérie ces derniers mois et fragilisent encore plus le financement du système de protection sociale.
Mettant déjà en danger le marché national du travail, le phénomène du travail au noir, s’il continue à prendre de l’ampleur, pourrait constituer un sérieux blocage à la politique de cohésion sociale qui est déjà mise à mal par le front social qui touche pratiquement tous les secteurs d’activité, de l’éducation nationale à la santé, en passant par la poste en encore l’enseignement supérieur.
