Libye : sur le chemin des négociations
Le régime de Kadhafi insiste sur l’impasse des frappes aériennes, alors que l’on confirmait l’existence de négociations. Le premier ministre al-Baghdadi al-Mahmoudi a déjà assuré que son gouvernement était en contact avec les rebelles, confirmant ainsi les déclarations de l’émissaire russe pour l’Afrique, Mikhaïl Marguelov, selon qui des contacts entre représentants de Tripoli et de Benghazi avaient lieu «dans plusieurs capitales européennes.
L’opposition de Benghazi, ainsi que le ministre des Affaires étrangères italien, Franco Frattini, ont nié en bloc. Le jeu de poker se poursuit et les conversations continuent avec les principaux gouvernements occidentaux. Une source libyenne aurait meme assuré qu’«Il y a de vraies discussions, à un plus haut niveau que celui du premier ministre, avec les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France ».
Le régime de Tripoli s’est déclaré prêt à lâcher du lest sur nombre de points, et d’organiser rapidement des élections, comme le propose désormais Seïf al-Islam Kadhafi, mais avec cette ligne rouge qui serait le maintien en Libye de Mouammar Kadhafi, fût-ce dans un rôle honorifique. Et c’est la que le bas blesse, car de nombreuses inconnues demeurent dans cette ébauche de scénario de transition.
Et Tripoli considère toujours qu’une solution politique ne pourrait être mise en œuvre qu’après un arrêt de l’offensive militaire occidentale, qui permettrait de «s’arranger entre Libyens» ; d’autant plus que les bavures de l’Otan qui a bombardé par erreur un petit immeuble de deux étages à Al-Arada causant 9 morts civiles, et l’attaque sur un quartier résidentiel à Sarman tuant 15 civiles dont 6 enfants, vient à point nommé pour mettre à mal sa position de protecteur des civiles.