L’exécutif guinéen suspend les activités de deux géants miniers
Rio Tinto et Winning Consortium ont été sommés par le gouvernement de la Guinée-Conakry, d’arrêter à compter du 4 juillet, leurs activités dans le site de Simandou, le premier gisement de fer dans le monde. Les autorités guinéennes reprochent aux deux compagnies un manque de volonté dans la mise en œuvre de l’accord portant création d’une coentreprise avec l’Etat guinéen.
Tout est parti d’un accord minier signé en mars dernier qui stipule aux deux géants miniers de «réfléchir à la mise en place effective de l’accord». Sur la base de cette clause, la junte au pouvoir a mis la pression le mois écoulé «sur les deux groupes pour parvenir à une entente dans un délai de quatorze jours». Le délai a expiré le 2 juillet et le lendemain 3 juillet, une note du ministère des Mines leur «demande l’arrêt immédiat des travaux du projet».
Le problème réside dans les 15% d’actionnariat de l’État dans les infrastructures. «La junte au pouvoir souhaite que ces parts soient gratuites pour l’État, autrement dit qu’elles ne lui coûtent rien. Rio Tinto y était disposée, mais Winning Consortium exige une participation financière de l’Etat guinéen.
Cependant, l’arrêt des travaux ne sera pas sans conséquences. Selon un expert, «le retard du chronogramme dans l’exécution du projet va retarder l’expédition de la première tonne, entrainant des coûts additionnels»
«Les investissements étrangers seront fortement affectés», avertit l’analyste, estimant «que la Guinée a raté là une occasion énorme de laisser réaliser rapidement le chemin de fer qui allait définitivement appartenir au patrimoine national». L’expert pense aussi «que l’arrêt de ce projet va déverser dans la rue des milliers de sans-emplois, d’où un véritable problème social».