Tunisie : L’endettement de plus en plus préoccupant
Samedi dernier, Mme Sabeh Mallek, directrice à la BNA (Banque Nationale Agricole) a profité d’une conférence nationale organisée par l’association Nou-R et qui avait pour thème « Modèles économiques et mécanismes de financement » pour présenter des chiffres qui traduisent une situation alarmante de l’état d’endettement de la Tunisie.
Selon les chiffres publiés à cette occasion, le taux d’endettement total de la Tunisie est de 109.8%, calculé par rapport au PIB et exprimé aux prix courants.
Les deux-tiers de cet endettement relèvent de la dette externe et le tiers restant de la dette interne. La dette de l’Etat représente près de 39% de l’endettement total du pays, 23% de l’endettement intérieur et 75% de l’endettement extérieur.
Moncef Cheikhrouhou, le fameux économiste tunisien qui est également intervenu samedi dernier, a proposé des mesures pour atténuer cet endettement, à savoir une séparation claire des dépenses de fonctionnement de celles d’investissement, l’établissement d’une règle d’or pour les dépenses courantes, l’émission de « Sukuks », équivalents dans la finance islamique d’ obligations où l’intérêt devient un profit prévu à l’avance à risque quasi-nul, l’introduction et la généralisation des Fonds d’investissement dans le haut de bilan en ce qui concerne les projets et enfin l’encouragement des coopérations générales.
L’on peut dire que la Tunisie paie actuellement le cumul de ses déficits passés et la nonchalance qui a longtemps caractérisé la gestion des affaires publiques. Le pays se retrouve dans une situation qui laisse craindre le pire principalement pour les contribuables, mais également pour les marchés.