L’Emploi, Défi du Futur Gouvernement Tunisien
Les différents rapports économiques internationaux dressent un portait plutôt flatteur de la Tunisie. La seule ombre au tableau est le chômage qui prévaut dans le pays, un point sensible sur lequel le prochain gouvernement est particulièrement attendu.
Une étude réalisée par des économistes tunisiens révèle que sur la dernière décennie, le taux de chômage n’est pratiquement pas descendu en-dessous de la barre des 14% avec une moyenne entre 2004 et 2010 de 14.1%. Et pourtant l’économie tunisienne se sort plutôt bien sorti de la crise économique mondiale en affichant une croissance positive ces dernières années, même si elle affiche une tendance au ralentissement.
Deux éléments peuvent expliquer le fait que la création d’emploi n’arrive pas à suivre la croissance économique. Premièrement, les entreprises tunisiennes ne sont pas incitées à créer des emplois et aucun dispositif d’aide à l’insertion professionnelle n’est mis en place par les pouvoirs publics. Ensuite, et c’est certainement la cause la plus importante, il y a un profond manque d’adéquation entre les besoins des marchés et des investisseurs avec les compétences disponibles offertes par le système tunisien d’éducation, d’enseignement supérieur et de formation.
Ce dernier ne donne pas aux diplômés les niveaux de connaissance et de savoir-faire recherchés par les entreprises qui sont à la recherche de recrues à même de leur apporter une valeur ajoutée dès les premiers jours d’embauche. Réforme du système éducatif et mise en place de formations professionnelles, voilà des exemples de solutions que pourrait envisager d’adopter le futur gouvernement tunisien sur ce point particulièrement sensible qui, réappelons-le, a été l’une des principales causes de la révolution du 14 janvier.