Elections du 25 novembre : Les islamistes en quête de sens

Elections du 25 novembre : Les islamistes en quête de sens

elections-legislatives« La démocratie est le pire des régimes politiques…si on fait abstraction de tous les autres » ironisait Winston Churchill. Au Maroc, l’enjeu est de taille. Soit on est pour la démocratie, soit on est contre. Embrouillés par les rivalités politiques, certains acteurs cachent mal leur hypocrisie. L’aversion égocentrique du PJD à l’égard de toutes les composantes du paysage politique marocain, doublée de leur langage sournoisement orthodoxe, les cantonnent sans qu’ils ne s’aperçoivent dans une posture inconfortable.

Au moment où tout le monde conteste l’effritement du champ politique marocain, ce que certains désignent par la « balkanisation », le PJD s’inscrit à l’antipode des choix démocratiques du Royaume. Certes, cette balkanisation, facette du multipartisme, incarne la démocratie, mais dans sa très mauvaise image qui colle aux démocraties émergentes dans les pays du sud. L’évolution logique dans tout système qui aspire à la construction d’une véritable démocratie mène vers la constitution de pôles politiques solides et représentatifs, abstraction faite du référentiel idéologique.
Cela semble déranger le PJD dont la réaction à la constitution de la coalition du G8 laisse perplexe. Le parti de Benkirane qui se sent visé par cette coalition, aurait pu agir en adoptant une position positive, innovante et surtout constructive. Le PJD aurait pris dugalon en déclinant sur la scène politique sa propre conception de l’alliance, au lieu de tirer à boulets rouge sur tout ce qui bouge.
Si les islamistes en Tunisie et en Egypte ont le vent en poupe, c’est grâce aux régimes déchus de ces pays. C’est plus un vote sanction qu’autre chose. Alexander Adler, historien et journaliste français, spécialiste des relations internationales a estimé que le Maroc a fait l’expérience du pluralisme politique depuis l’indépendance. Alors, une poussée du PJD relèverait plus d’un affaiblissement du Parti de l’Istiqlal que d’une adhésion à ce parti islamiste.
S’agissant des questions des droits de la femme, du statut des minorités et des relations internationales, le spécialiste français revient à la charge en mettant sur la sellette les idées négatives des islamistes sur ces sujets. Comment peut on se vanter pouvoir conduire les affaires du pays et en même temps s’attarder sur des questions comme l’incompatibilité entre alcootest et islam ?
Cette duplicité est d’autant plus fastidieuse quand le parti présenté comme la troisième force politique du pays fait dans le chantage, au moment où l’écrasante majorité des Marocains ont voté en faveur du changement et pour la construction d’un Maroc nouveau. Un Maroc avec des institutions solides et représentatives et un gouvernement avec des pouvoirs renforcés et responsable devant le peuple. Trop sûr de lui, leleader du PJD Abdelilah Benkiran avait déclaré à l’hebdomadaire Telquel que si son parti était descendus dans la rue le 20 février, « peut-être qu’on n’aurait plus de monarchie aujourd’hui ».

Martin Levalois

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