Tunisie : Le projet TuNur, une aubaine pour l’agriculture

Le projet TuNur a été présenté la semaine dernière par l’Agence Nationale pour la Maîtrise de l’Energie (ANME). Envisagé par le groupe britannique Nur Energie, il a des retombées potentielles considérables pour le secteur agricole. L’objectif premier du projet est d’exploiter le désert ensoleillé de Tunisie pour produire de l’énergie solaire et l’exporter ensuite vers les marchés électriques européens. Associé au processus de cogénération promu par Desertec, il pourrait contribuer à la production d’eau dessalée.

Selon le directeur de la fondation allemande Desertec, un kilomètre-carré de désert sur lequel s’implante une CSP (Centrale à Concentration Solaire) peut produire 250 millions de Kilowattheures et 60 millions de mètres-cubes d’eau dessalée par an. Et là c’est une multitude de possibilités nouvelles qui se présentent pour l’agriculture tunisienne qui a d’énormes besoins en eau. 17 kilomètres-cubes environ d’apport hydrique supplémentaire et de sources non conventionnelles sont nécessaires pour que la Tunisie atteigne l’autosuffisance alimentaire. Une telle éventualité est tout à fait envisageable puisque le projet TuNur doit s’étendre sur 100 km2 de désert et devrait se rapprocher des côtes pour avoir la possibilité de refroidir ses centrales avec l’eau de mer. Avec une telle quantité supplémentaire d’eau propre à l’agriculture, la Tunisie pourrait produire des produits qu’elle importe intégralement aujourd’hui. Des produits tels que les céréales, l’huile alimentaire ou encore le sucre qui contribuent à plus de 620 millions de dollars US au déficit de la balance commerciale du pays. Un regain de l’agriculture créerait des emplois dans le secteur agricole et dans les industries alimentaires, repeuplerait les campagnes et lutterait de manière efficace contre la désertification.