Bernard Arnault, le milliardaire tenté par la fugue pour sauver son empire
On ne parle que de lui ces derniers temps aussi bien en France, où il possède la première fortune qu’en Belgique, depuis qu’il a révélé publiquement sa décision de vouloir demander, en ces moments de crise économique, la nationalité belge. Et ce n’est pas n’importe qui pour l’affaire passe inaperçue. Il s’agit bel et bien du milliardaire Bernard Arnault, première fortune de France. Ce natif de Roubaix (Nord) qui a soufflé le 5 mars dernier sa 63èeme bougie est propriétaire et PDG de LVMH (Louis Vuitton – Moët Hennessy) un groupe qui embrasse d’autres grandes marques de luxe et des parts importantes dans divers domaines. Le magazine « Forbes » l’a classé en 2012, quatrième fortune mondiale avec un patrimoine estimé à plus de 41 milliards de dollars.
La demande de la double nationalité franco-belge par Arnault qui serait en train de préparer sa succession, a été interprétée dans l’Hexagone comme un exil fiscal en Belgique pour échapper à la taxe de 75 % que le gouvernement socialiste français de François Hollande compte imposer aux hauts revenus à partir d’un million d’Euros.
Cette démarche a toute façon provoqué une vive polémique et une profonde émotion en France et beaucoup de remous en Belgique, où la classe politique et syndicaliste en a profité pour relancer le débat sur la fiscalité et demander plus de justice fiscale.
Fils de Jean Arnault, propriétaire d’une entreprise de travaux publics, « Ferret-Savinel », Bernard, dès l’obtention de son diplôme à l’École polytechnique, rejoint l’entreprise familiale en 1971. Il parvient à convaincre son père de vendre les activités BTP de l’entreprise pour 40 millions de francs, puis de reconvertir la société dans la promotion immobilière.
Sept après, il succède à son père à la tête de l’entreprise familiale qui s’est spécialisée dans les appartements de tourisme sous la nouvelle d’nomination commerciale de Férinel.
C’est ainsi qu’a débuté Arnault fils son parcours dans le monde des affaires, où il a réussi une expansion phénoménale en agrandissant l’empire familial qui devient en quarante ans, première fortune de France.
Il commence alors, par racheter la Financière Agache (Société fiduciaire et financière Agache Willot) dont il devient PDG et prend ensuite possession du groupe Boussac des frères Willot, qui possède aussi Christian Dior (sauf les parfums séparés dans les années 1970), le grand magasin « Le Bon Marché », l’enseigne de distribution « Conforama » ou encore le fabricant de couches « Peaudouce ». Arnault n’en conserve que le grand magasin « Le Bon Marché » et Christian Dior, pierre angulaire de son groupe actuel. Il devient PDG de Christian Dior en 1985. Il réunit en 1989 les parfums avec la couture au sein de la holding Christian Dior SA.
Il entre au capital de LVMH dans la seconde moitié des années 80, et fini par coiffer ce premier groupe mondial de luxe qui rassemble des marques de luxe allant de Louis Vuitton à Kenzo en passant par Guerlain, Givenchy, Chaumet, Moët & Chandon, Krug.
Arnault dont l’appétit de s’agrandir n’est jamais rassasié, créa en 2006, un fonds d’investissement doté d’un milliard d’euros conjointement avec le financier belge Albert Frère, qui compte parmi ses amis. Voilà qu’avec la demande d’Arnault de la nationalité belge, le destin semble vouloir réunir de nouveau les deux hommes, pour de nouvelles aventures affairistes.