Fusion EADS-BAE: la participation allemande non indispensable
En plein projet de fusion, EADS et BAE Systems, les deux géants européens de l’aéronautique et de la défense, ne semblent pas souhaiter que l’Allemagne y prenne part. Pourtant, celle-ci souhaite agir de la sorte pour préserver ses intérêts.
Tom Enders et Ian King, respectivement responsables d’EADS et de BAE Systems n’ont pas mâché leurs mots lors d’une interview publiée dimanche : pour les deux patrons, une prise de participation allemande sera lourde financièrement et compliquée du point de vue politique. Ce, d’autant plus que cet Etat n’entre pas couramment dans le capital des industries. Conclusion : l’Allemagne n’en a pas besoin. Un avis qui contredit la position du ministre allemand de l’Economie, Philipp Rösler. Etant impliqué dans cette tentative de fusion, cette autorité en a évoqué les préalables fixés par l’Allemagne. De ceux-ci fait partie une exigence de répartition équitable des pays impliqués dans l’affaire. Autrement dit, Berlin veut acquérir par dessus tout 9 % dans la nouvelle entreprise. Pour ce faire, les allemands projettent de racheter les parts de Daimler (15 %) et Dedalus (7,5 %). La dernière acquisition se ferait alors par le biais d’un consortium privé. Ce schéma permettra à l’Allemagne d’égaler la France en termes d’actions, Paris possédant déjà 15 % d’EADS en plus des 7,5 % du groupe Lagardère.
En réponse, MM. Enders et King proposent une solution à l’équité tant demandée : ils ont prévu de donner à la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne, les trois pays partiellement détenteurs d’EADS et de BAE systems, une action spéciale. Celle-ci empêchera quiconque des actionnaires de posséder plus de 15 % des parts. En outre, BAE collaborant avec les Etats-Unis, ce dernier pays trouvera également son compte en matière de protection des activités touchant à la sécurité nationale. Les tractations ne font que commencer.