France: Renault ferme ou ne ferme pas ?
Que ce soit en France ou à l’échelle européenne, les dirigeants de Renault prévoient d’adapter leur production à l’évolution du marché. Ce qui laisse présager des fermetures d’usine, même si ce genre de déclarations est soigneusement évité. Pour le PDG de Renault Carlos Ghosn, le constructeur automobile n’envisage pas de fermer des usines en France. Mais, tout dépendra de 2013.
Si cette année est similaire à 2012 – donc, pas très fameuse en termes de ventes – et qu’en plus, l’horizon 2014 est morose, Renault devra « s’adapter aux conditions du marché ». Le mois dernier, les ventes du français ont baissé de 33,4 %. Et, en considérant les 9 premiers mois 2012, la chute est de 19,8 %. Un justificatif plausible pour M. Ghosn, qui estime que personne ne peut faire face à des baisses de 10 % par an. La tendance observée chez Renault est la même que chez ses concurrents. Ce qui a poussé le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA) à revoir ses anticipations. A présent, il table sur 12 % de baisse des ventes dans l’Hexagone au terme de l’année. Il y a peu, le CCFA prévoyait 8 à 10 % de chute.
Certainement que le -17,3 % enregistré par le secteur pour le seul mois de septembre a pesé lourd sur la balance. Ayant accordé un entretien à un journal allemand, Carlos Tavares, directeur des opérations chez Renault, emploie le même langage : « nous verrons » à propos de fermetures, a-t-il déclaré avant de reconnaître le «problème de compétitivité en Europe de l’Ouest et en France» qu’éprouve la marque aux losanges.
Ce haut-cadre ajoute un autre élément important, à savoir des discussions avec les différents syndicats. C’est ces derniers qui monteront certainement au créneau quel que soit le mécontentement. Renault pense donc déjà à les préparer à pareille éventualité.