Espagne: Banco Popular renforce son capital

Espagne: Banco Popular renforce son capital

Les résultats de l’audit mené par le cabinet américain Oliver Wyman ont créé une vive agitation au sein de la direction de Banco Popular, la cinquième banque du pays, au point de la pousser à annoncer hier lundi une augmentation de son capital de 3 .2 milliards de dollars US pour rester indépendant.
Suite à son audit, le cabinet Oliver Wyman a révélé que Banco Popular avait des besoins en capitaux de 4.1 milliards de dollars environ. Fragilisée, comme l’ensemble des banques espagnoles par des actifs immobiliers toxiques, Banco Popular n’espérait que rassurer le marché à travers cet audit mais semble avoir été très surprise des résultats. Le Conseil d’administration s’est réuni en urgence dès le dimanche. En augmentant aussi rapidement son capital, la banque espagnole espère avant toute chose éviter la mise sous tutelles de l’État via l’injection de fonds publics et le rachat par un concurrent.
Le processus de recapitalisation, salué par l’agence de notation Moody’s qui a prévenu que le montant injecté pourrait s’avérer insuffisant, n’a pas suffit à rassurer le marché. Le titre chutait à son annonce de 12.29% à 1.918 dollars US.
L’augmentation du capital de la banque était prévue de longue date dans son plan d’affaires et de recapitalisation, selon le directeur financier de Banco Popular Jacobo Gonzalez-Robatto, mais il a dû être accéléré. Outre l’augmentation de capital à 3.2 milliards de dollars US, ce plan comprend également la suspension du versement en octobre du dividende, la création en interne d’une structure de défaisance pour regrouper les mauvais actifs immobiliers et la mobilisation en 2012 de près de 12 milliards de dollars US pour assainir son bilan.
Ce plan doit lui permettre d’atteindre plus de 703 millions et  plus de 1.8 milliards de dollars de bénéfice net respectivement en 2013 et 2014, soit un bénéfice net avant provisions de 9.26 milliards de dollars,  cumulé entre 2012 et 2014 et fera passer le taux de fonds propres durs au-dessus des 12% d’ici 2014.

Martin Levalois