Portugal: la taxe européenne sur les transactions financières inquiète
Fernando Faria de Oliveria, à la tête de l’Association bancaire du Portugal et également président de la Caixa Geral de Depositos, la plus grande banque du pays, a envoyé hier mercredi à Reuters un courriel dans lequel il exprime ses inquiétudes pour le système bancaire portugais en cas d’adoption d’une taxe européenne sur les transactions financières.
En effet, même si le projet n’a aucune chance d’être adopté par les 27 États membres de l’Union Européenne, 11 d’entre eux, parmi lesquels le Portugal, ont profité de la réunion des ministres des Finances de l’Union Européenne mardi dernier pour annoncer leur soutien au projet. Pour Fernando Faria de Oliveira, cette taxe créerait des distorsions du marché, surtout si elle était appliquée différemment selon les pays, mettant les banques portugaises dans une situation de désavantage concurrentiel. En plus de nuire à la rentabilité des banques et de détériorer les conditions de crédit aux entreprises et individus déjà mises à mal par la crise, elle pourrait affecter leur recours au marché des capitaux. Enfin, cette taxe devrait compliquer davantage les prêts à l’économie d’un pays en crise profonde déjà en récession. Les pays qui soutiennent le projet de taxe sont la France, l’Allemagne, la Grèce, le Portugal, l’Autriche, la Belgique, la Slovénie, l’Italie, l’Espagne, la Slovaquie et de l’Estonie. Ce projet poussé par la France et l’Allemagne prévoit la taxation à partir de 2014 des transactions sur les actions et les obligations à 0.1% et de celles sur les produits dérivés à 0.01%.
Mais les avis sur ses chances de succès sont partagés. Si ses partisans affirment qu’elle pourrait générer plus de 73 milliards de dollars US, pour peu que l’ensemble des pays de l’Union Européenne l’adoptent, ses détracteurs pensent au contraire qu’elle ne peut être efficace que si elle est adoptée au niveau mondial.