Violences en Egypte: rien ne va plus
L’Egypte traverse sa pire crise de violences depuis près de 6 mois que Mohamed Morsi est devenu président. Les affrontements entre les manifestants opposants et partisans du président ont fait 5 morts et 450 blessés selon l’agence officielle Mena. Les opposants à Mohamed Morsi continuent d’exprimer leur colère suite à la décision le 22 novembre dernier du président de s’octroyer par décret des pouvoirs exceptionnels. Dans le même temps, des milliers de partisans du premier président islamiste du pays ont répondu à l’appel des Frères musulmans pour défendre le palais présidentiel contre les opposants .De violentes batailles à coups de cocktails molotov, de bâtons et de jets de pierre opposant des centaines de manifestants ont eu lieu autour du palais présidentiel dans le quartier d’Héliopolis, en banlieue du Caire et des coups de feu ont également régulièrement été entendus. Les violences se sont propagées jusqu’en provinces. A Ismaïliya et à Suez, des opposants à Mohamed Morsi ont incendié des locaux des Frères musulmans. A Alexandrie, dans le nord, un Frère musulman membre de la commission constituante a été battu par des manifestants hostiles au président. Les combats au Caire se poursuivaient dans la nuit d’hier à aujourd’hui.
Le président égyptien ne s’est toujours pas exprimé sur la situation alors que les abords de son palais ont été pour la deuxième journée consécutive l’épicentre des affrontements et que la société égyptienne se divise chaque jour de plus en plus. Quatre de ses conseillers ont annoncé leur démission en signe de protestation contre sa décision d’élargir ses pouvoirs. La Communauté internationale, Union Européenne, Grande-Bretagne et Etats-Unis, multiplient les appels au calme. L’opposition, par la voix de Mohamed Elbaradei, le chef du FSN (Front du Salut National) se dit prêt à négocier mais uniquement si le décret est retiré.