Le double jeu de l’Iran
Selon la Gendarmerie Royale du Canada (GRC), les deux présumés terroristes, arrêtés lundi pour avoir comploté en vue de commettre un attentat au Canada recevaient des « directions et des informations » de certains éléments d’Al-Qaïda en Iran. Mais la présence de djihadistes sunnites dans un pays que beaucoup considèrent comme étant peuplé et dirigé par des chiites nous laissent perplexes.
Ce n’est pas un fait nouveau, la présence des djihadistes sunnites sur le sol iranien datent d’il y a longtemps, mais elle passait inaperçue et surtout surveillée de près par la République islamique. Le pays ne s’est pas vraiment concilié avec cette organisation qui est responsable de la mort de nombreux chiites en Irak.
De son côté, Al-Qaïda n’est pas non plus en bon terme avec l’Iran. En effet un des leaders du mouvement abattu en Irak, décrivait les chiites comme « l’obstacle insurmontable, le serpent qui se cache, le scorpion rusé et astucieux », selon le journal Foreign Affairs. De Surcroit, les djihadistes liés à Al-Qaïda en Syrie voient dans l’Iran l’allié indéfectible du régime de Bachar Al-Assad.
Les autorités canadiennes n’ont pas par ailleurs accusé le régime islamique d’être l’instigateur du complot terroriste. De son côté, le porte-parole du ministère des affaires étrangères iranien a fait savoir que les objectifs politiques et idéologiques d’Al-Qaïda étaient incompatibles avec ceux de l’Iran.
Parallèlement, Malgré le fossé qui est crié devant les caméras, l’Iran a su bâtir occasionnellement quelques ponts avec Al-Qaïda. A cet effet, En 2001, la république islamique a laissé entrer sur son territoire, en toute discrétion, plusieurs membres importants du réseau terroriste, alors que les États-Unis préparaient leur invasion de l’Afghanistan.
Le gouvernement islamique accepte la présence des terroristes sur son territoire. Il voit en ce double jeu comme un moyen de pression contre les États-Unis, son ennemi juré. On pourrait penser que dans le futur, s’il y a un conflit entre l’Iran et les États-Unis, l’Iran peut potentiellement étendre ses relations avec Al-Qaïda étant donné que le terrain est aménagé.