Le Liban durcit le ton contre les milices après l’attaque de Saïda
Le conflit syrien est-il entrain de rattraper le Liban ? De nombreux faits montrent que la situation est critique et que le Liban est au bord d’une autre guerre civile après celle de 1975. En effet, de violents combats entre l’armée libanaise et des partisans d’un imam sunnite radical ont fait des dizaines de morts et de blessés à Saïda ce dimanche.
Les affrontements ont éclaté après l’attaque d’un point de barrage de l’armée qui a causé la mort de trois militaires, dont deux officiers ; une attaque perpétrée par des miliciens d’Ahmad al-Assir. Ce dernier, alors inconnu avant le début en 2011 du conflit en Syrie, Al-Assir a gagné en notoriété en multipliant les critiques contre Damas et son allié au Liban, le Hezbollah. Face aux tensions alimentées par la crise syrienne, l’armée libanaise avait opté pour le compromis. L’attaque contre l’un de ses barrages dans la ville de Saïda par des partisans du cheikh sunnite Ahmad al-Assir, est la goutte qui a fait déborder le vase.Les militaires ont été assassinés de sang-froid, précise un communiqué de l’armée. La riposte ne s’est pas fait attendre car les troupes spéciales, sont envoyées en renfort. L’assaut est alors donné contre la mosquée où sont retranchés les miliciens.Les combats aux armes lourdes s’étendent à divers secteurs de Saïda. Selon un dernier bilan communiqué ce lundi 24 juin, seize militaires libanais ont été tués. Parmi les victimes, il y a aussi des civils et des miliciens.Dans le même temps, l’armée demande aux politiciens de Saïda de choisir leur camp : avec l’armée ou avec la discorde et le chaos, précise un communiqué militaire. Le message est clair. L’ambiguïté des hommes politiques qui ont assuré une protection aux dignitaires religieux ces deux dernières années, est désormais inacceptable.
L’État ne peut plus cohabiter avec ce phénomène milicien, qui véhicule un discours confessionnel et qui menace de replonger le Liban dans la guerre civile.À Beyrouth et dans d’autres villes, des partisans d’Ahmad al-Assir ont bloqué des routes à l’aide de pneus enflammés.