Egypte: un nouveau gouvernement immédiatement rejeté par les islamistes
Le nouveau gouvernement égyptien a été formée à moins de deux semaines après le renversement par l’armée du président Mohamed Morsi. Il a par ailleurs prêté serment ce mardi alors que l’Égypte reste secouée par des violences meurtrières.La nouvelle équipe gouvernementale comprend plus d’une trentaine de membres issus d’horizons divers. Elle se veut plutôt rassembleuse bien qu’elle ne fasse pas l’unanimité dans la mesure où les frères musulmans l’a, d’ores et déjà, rejetée.
Aussitôt que l’annonce est sortie, les frères musulmans ont rejeté le nouveau gouvernement ; « Nous ne reconnaissons pas sa légitimité ni son autorité », a fait savoir un porte-parole des frères musulmans, Gehad El-Haddad. Dans cette nouvelle équipe, l’armée continue à jouer un rôle de premier plan. En effet, le « héros », général Sissi demeure non seulement ministre de la Défense mais hérite en plus d’un poste de vice-Premier ministre. Donc, au même titre que l’avocat d’affaires et économiste, Ziad Bahaa Eldin qui est en même temps ministre de la Coopération internationale et vice-Premier ministre.Le Premier ministre HazemBeblawi a été chargé de former le cabinet par le président intérimaire choisi par l’armée.Le prix Nobel de la paix et figure de l’opposition, Mohamed ElBaradei, a déjà prêté serment depuis dimanche comme vice-président chargé des relations internationales. L’Egypte entre dans une nouvelle ère en faisant entrer dans le gouvernement des femmes et des coptes. En effet, l’actuel comprend trois femmes ainsi que trois coptes, une communauté chrétienne très hostile à l’ancien président islamiste. »C’est plutôt un gouvernement de rassemblement » de toutes les composantes de l’opposition à M. Morsi, a fait savoir à Hassan Nafaa, Professeur à l’Université du Caire.
L’Egypte entre dans une phase de transition politique.Celle-ci conduira à la mise ne place d’une nouvelle Constitution, puis à des législatives anticipées d’ici début 2014, avant la tenue d’une nouvelle présidentielle. Comme défi majeur, Le nouveau gouvernement devra faire face dans l’immédiat à l’insurrection des pro-Morsi en vue d’apaiser les tensions mais également à une grave crise économique.