Egypte : Les violences font rage avec d’énormes pertes humaines
Les pertes humaines en Egypte deviennent inquiétantes et insupportables. Manifestations après manifestations, violences après violences, la situation politique ne fait que se dégrader. On en arrive maintenant à demander le retour du président islamiste Mohamed Morsi destitué le 3 juillet courant. L’instabilité politique a pris le trône en Egypte.
Les confrontations entre les forces de sécurité et les partisans de M. Morsi ont été très violentes ce samedi et ont fait soixante-douze morts dans le nord-est du Caire. La présidence intérimaire est dans la désolation. Dans la nuit du samedi à dimanche, les violences sanglantes se sont poursuivies, faisant deux morts parmi les partisans de M. Morsi au nord-est et au nord du pays. Plus de dix personnes ont été tuées par la police dans le Sinaï en deux jours. Selon les médias locaux, le siège local des Frères musulmans a été incendié, dans le delta du Nil, à Menoufeya. Mohamed Ibrahim, ministre de l’intérieur, dépassé par le chaos, a promis d’intervenir «dans le cadre de la loi» avec «le moins de pertes possible». Malgré toutes ces pertes, le porte-parole des frères musulmans refuse de se plier et refuse de reconnaître le départ forcé de M. Morsi, premier président démocratiquement élu. Les crimes prennent désormais le caractère terroriste et l’organisation Human Rights Watch dénonce tristement un «mépris criminel» des autorités «pour la vie humaine». La situation des égyptiens inquiète la communauté internationale qui se mobilise et se met en route. Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, était attendue dimanche soir au Caire alors qu’une délégation de l’Union Africaine est arrivée dans la capitale égyptienne, pour un séjour qui ira jusqu’au 5 août.
M. Morsi a été détrôné par l’armée le 3 juillet avec la pression des manifestants qui l’accusaient d’avoir fermé les yeux à la crise économique et de ne gouverner qu’au profit des islamistes. Dès lors, un président de transition civil, Adly Mansour, a été mis en place. La révision de la Constitution, les législatives ainsi que la présidentielle sont attendues dès le début de 2014.