Tunisie : Bras de fer entre Ennahda et l’opposition
La mobilisation en Tunisie est totale et son objectif est de précipiter la chute du gouvernement. L’opposition, qui est à la tête de ce mouvement appelle à un rassemblement d’envergure mardi soir. Mais le bras de fer entre l’hétéroclite coalition d’opposition et le gouvernement dirigé par Ennahda semble perdu rée la crise faute de propositions concrètes de la part du gouvernement en place.
Ce rassemblement, prévu mardi soir 20H00 GMT, est initié par l’opposition qui réclame la démission du gouvernement et la dissolution de l’Assemblée nationale constituante (ANC). En effet, une grande mobilisation est néeaprès la mort fin juillet de l’opposant Mohamed Brahmi.Par ailleurs, le présent rassemblement marque, jour après jour, six mois après le meurtre d’un autre opposant au présent régime d’Ennahda, Chokri Belaïd, tué début février.Ennahda est fragilisé par des manifestations qui se déroulent partout dans le pays et surtout depuis l’assassinat de Brahmi. Malgré cela, le chef d’Ennahda Rached Ghannouchi a une fois de plus refusé de donner suite aux revendications de ses détracteurs. «Il y a des demandes excessives dont la dissolution d’un gouvernement qui a remporté la confiance du Parlement par le biais de manifestations», a estimé Ghannouchi dans le quotidien La Presse.Selon lui, il n’est pas question que les manifestations changent de gouvernement du fait que la Tunisie est sous régime démocratique. Seuls les régimes dictatoriaux peuvent être renversés par la manifestation. La seule concession que propose Ennahda, ces derniers jours, est d’élargir le gouvernement et de tenir des élections anticipées en décembre.
A l’heure actuelle et cela deux ans et demi après sa révolution, la Tunisie n’a ni constitution ni loi électorale pour mettre en place des institutions stables. Par ailleurs, la menace terroriste à laquelle fait face le pays est une préoccupation majeur de l’ANC qui doit se réunir aujourd’hui pour débattre de la question. A cet effet, le chef d’Ennahda a été accusé de manque de détermination en matière de lute contre le terrorisme, ce qu’il a nié en bloc.