Libye : du statut d’exportateur à celui d’importateur du pétrole
En dépit d’un meilleur classement dont jouissait le pays dans le palmarès des pays importateurs du pétrole, la Libye quitte le camp des exportateurs à celui des importateurs. Une situation inquiétante qui est la résultante de graves tensions sécuritaires au niveau des grands gisements du pays. Sans pour autant s’inquiéter sur la teneur de son sous-sol en hydrocarbures, la Libye est contrainte de s’approvisionner à l’étranger pour maintenir l’activité de ses centrales électriques.
L’économie du pays est frappée dans son cœur. En effet, ces perturbations dépassent celles qu’a connues le pays pendant la guerre civile en 2011 qui a abouti au renversement de Mouammar Khadafi. Le comble de malheur est qu’aucune solution n’est envisageable dans l’immédiat pour arrêter ce conflit qui vient de faire deux mois. Dans ce conflit, des groupes armés, des agents de sécurité et des employés du pétrole liés à certaines tribus ont barré l’accès aux oléoducs et aux terminaux pétroliers. Ils se plaignent que le gouvernement ne mesure pas la quantité exporté. Ce qui provoque, pour eux, un grand préjudice à la nation entière. De son côté, le gouvernement les accuse de vouloir s’approprier de ce pétrole et le vendre à leur seul profit. Pour ce, il a averti qu’il procédera au bombardement de tout navire qui exportera le brut sans l’aval de l’Etat. De l’autre côté, les ex-rebelles pourraient être aussi derrière ces perturbations. Ils en ont les moyens car ils disposent d’armes reprises lors de l’insurrection contre le régime de Kadhafi en 2011.
La production actuelle du brut est de moins de 100.000 barils par jour. Les pertes conséquentes à cette sous-production sont estimées à trois milliards de dollars. En période de paix, la Libye produit autour de 1,6 million de barils par jour. Cette situation affecte le budget de l’Etat qui était fait à base d’une production de 1,6 million de barils par jour