Maroc : 15 milliards de dollars pour accroitre la production des phosphates
Le Royaume du Maroc est le premier pays exportateur de phosphates au monde. Le pays prévoit d’investir jusqu’à 15 milliards de dollars au cours des prochaines années pour accroître sa production. C’est ce qu’a annoncé à l’AFP Mohamed Soual, chef économiste à l’Office Chérifien des Phosphates (OCP). Cette déclaration est faite en marge des « Premières Assises nationales autour des phosphates » qui se tiennent jeudi et vendredi à Skhirat, près de Rabat.
Le royaume concentre les plus importantes réserves de phosphates et sa production occupe le troisième rang au monde. Les revenus issus des phosphates contribuent à hauteur de 6% dans le PIB du pays. De surcroit, le secteur emploie plusieurs dizaines de milliers de personnes de sorte que l’OCP soit considéré comme le premier employeur privé du pays. « Notre production annuelle est actuellement de 30 millions de tonnes, et elle grimpera à 50 millions d’ici 2017 », a déclaré à l’AFP Mohamed Soual, chef économiste à l’OCP. Il ajoute que cette hausse de la production requiert un « investissement total de 15,5 milliards USD’’. Entre janvier et juillet 2013, les exportations marocaines de phosphates ont atteint 2,8 milliards USD, ce qui constitue une baisse de près de 20% sur un an, due à la chute des cours, d’après ce responsable. « Le problème n’est pas le prix mais d’assurer la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale », et les programmes d’investissement de l’OCP s’avèrent « très crédibles », a toutefois plaidé M. Soual. Les principaux sites d’extraction s’étendent sur de grandes surfaces dans les localités de Khouribga et Benguerir. L’activité liée à l’exploitation des phosphates, lesquels sont notamment utilisés comme engrais dans l’agriculture, constitue plus du quart des recettes à l’export du pays.
L’économie du Maroc dépend fortement de l’exploitation des phosphates et du tourisme. En l’absence des ressources pétrolières comme son voisin algérien, il s’attèle à développer les énergies renouvelables (solaire et éolienne) pour contrer sa dépendance à l’importation de l’énergie. A ce propos, son déficit commercial a atteint près de 24 milliards USD en 2012, sous l’effet notamment des importations énergétiques.