Algérie : La réindustrialisation à l’ordre du jour
Le secteur industriel est en pleine régression, alors que la relance de l’économie passera obligatoirement par son redressement. Même le gouvernement rejoint cet avis des experts. Le secteur de l’industrie « ne représente plus que 4% du PIB contre 25% environ au milieu des années 1980″, rappelle l’économiste Abdelatif Rebah.
Pour ce spécialiste, la faible croissance de ce secteur est le résultat des décennies marquées par un faible taux d’investissement et des vagues de restructurations et de dégraissages. Quant à Smail Kouadria, le député et membre de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), la relance de l’économie nationale passe par le redressement industriel. Même son de cloche au sein du gouvernement. En effet, au Conseil des ministres du 29 septembre, le président Abdelaziz Bouteflika a indiqué que « l’émergence d’une base industrielle nationale moderne et compétitive passe nécessairement par le soutien de l’Etat à l’entreprenariat et à la promotion de l’investissement ».
Selon le député Kouadria, « il s’agit de revenir à la démarche des années 70, avec une nouvelle vision ». Si à l’époque 100% de l’équation était publique, la démarche d’aujourd’hui devra inclure le secteur privé, algérien et étranger. Le tout devrait être accompagné par un allègement des procédures et les nouvelles technologies seraient un outil indispensable.
Pour Abdelatif Rebah, « la réindustrialisation de l’Algérie est d’abord et avant tout une question de volonté politique et de vision stratégique. ».Ajoutant que « les enjeux de l’industrie sont trop importants pour l’avenir du pays pour être livrés au jeu désordonné des forces du marché et aux humeurs et aux caprices de la mondialisation.».
M. Rebah plaide donc en faveur de « la centralisation des décisions industrielles stratégiques dans les mains de l’Etat » et du « recours aux entreprises publiques dans les secteurs à risques et les secteurs structurants ».
Le premier ministre M.Sellal a rappelé qu’un pays dont l’économie est fondée sur les hydrocarbures « n’ira pas trop loin ».En effet, l’Algérie peine à sortir, après 50 ans d’indépendance, de sa dépendance grandissante vis-à-vis des revenus liés aux hydrocarbures qui représentent 97% des exportations.