Tunisie: AQMI soutient les djihadistes
Dimanche, dans une déclaration à la presse, le Premier ministre tunisien a une nouvelle fois pointé du doigt la Libye comme étant en partie responsable des problèmes sécuritaires auxquels son pays fait face actuellement.
Le gouvernement tunisien est particulièrement préoccupé en ce moment par le dossier Ansar al Charia. Pour se procurer des armes, ce groupe djihadiste profiterait du chaos qui règne actuellement en Libye, particulièrement dans le sud qui échappe en grande partie à l’autorité du gouvernement de Tripoli. La région leur servirait également de terrain de formation et d’entraînement à la guérilla. Plus inquiétant encore, les liens possibles entre les dirigeants d’Ansar al Charia et ceux d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique.
Vendredi dernier, le quotidien « Al Bilad Aljazaïriya » a publié un article sur Yahya Abou Hammam, « l’émir d’Al Qaïda au Sahel et au Sahara ». Celui-ci aurait adressé des consignes pressantes aux différentes phalanges et aux combattants relevant d’Al-Qaïda pour prêter main forte aux terroristes du Jebel Chaâmbi aux prises avec les militaires tunisiens et algériens. D’autres informations font état d’un rassemblement des combattants d’AQMI dans le sud libyen en prévision d’une vaste opération sur le territoire tunisien.
La Tunisie a réagi à cette menace terroriste en renforçant sa coopération avec ses voisins. Les forces de sécurité tunisiennes ont tué cette semaine dix militants d’Ansar al Charia près de la ville de Goubellat, dans le centre-nord du pays. Au total ce sont plus de 300 membres de ce groupe djihadiste qui ont été arrêtés depuis que les autorités tunisiennes ont qualifié le mouvement d' »organisation terroriste » en juillet dernier. Elles accusent Ansar al Charia d’avoir assassiné les dirigeants d’opposition Chokri Belaïd et Mohamed Brahimi ainsi que la mise à sac, il y a un an, de l’ambassade des Etats-Unis à Tunis .