Algérie : Conséquences de la dépréciation record du dinar
Le dinar algérien a atteint cette semaine un niveau record de 111.25 dinars pour un euro. La devise algérienne a ainsi perdu sur les trois derniers mois plus de 9% de sa valeur face à la monnaie unique européenne. Une tendance qui ne va pas manquer d’avoir de graves répercussions sur la vie quotidienne des Algériens.
Cette dévaluation du dinar algérien est le résultat direct de l’inflation .Elle aurait pour but de sauvegarder le niveau de compétitivité des produits locaux face aux produits importés, notamment ceux en provenance de la zone euro. Les experts y voient cependant une volonté à peine cachée des autorités algériennes de réduire les importations du pays qui devraient franchir cette année le seuil record de 60 milliards de dollars US, ce qui représente la totalité de ses consommations intérieures.
Cette dépréciation du dinar algérien devrait effectivement entraîner dans les semaines à venir une forte hausse des prix des produits importés, particulièrement ceux destinés à la revente en l’état tels que les voitures ou le matériel électroménager. Cependant, elle obligera également le Trésor algérien à plus d’efforts en termes de subventions de l’Etat pour maintenir le prix des principaux produits de consommation comme la semoule, le lait, le sucre et les huiles à un niveau acceptable pour les consommateurs.Ce dernier point est crucial pour éviter les agitations sociales jusqu’aux élections présidentielles d’avril 2014.
Dans son rapport de l’année dernière, la Banque Mondiale estimait le montant de subventions du Trésor algérien à 14% des dépenses de l’Etat en dehors des dépenses de fonctionnement.
L’efficacité de la stratégie algérienne est, par conséquent, remise en question. D’autant plus que d’un autre côté, les produits locaux ne devraient rien rapporter en termes de compétitivité internationale puisque 98% des exportations du pays concernent les hydrocarbures.