Tunisie : Négociations à la recherche d’un Premier ministre
Une réunion à huis clos a rassemblé lundi une vingtaine de chefs de partis politiques. Les discussions ont eu pour objet le choix du futur Premier ministre dans un contexte de crise politique, aggravé par des violences menées par les djihadistes.
La seule information filtrée autour de cette rencontre est son objectif, à savoir la composition attendue cette semaine d’un nouveau cabinet apolitique du Premier ministre pour succéder à celui dirigé actuellement par les islamistes d’Ennahda.
Selon l’UGTT (Union générale tunisienne du travail), principal médiateur de ces pourparlers entamés vendredi, les chefs de partis ne se sont jusqu’alors mis d’accord que sur les qualités générales attendues du futur Premier ministre. Telles que la neutralité, de l’expérience ou encore un certain rayonnement extérieur. Pour le moment, aucune des nombreuses personnalités pressenties par les médias et plusieurs partis tunisiens, ne sort du lot.
L’actuel Premier ministre tunisien a accepté de démissionner mais uniquement en fonction de l’avancée des négociations. La formation du cabinet du futur Premier est le premier point mais pas le seul de ces pourparlers dont le but global est la mise en œuvre de la feuille de route du dialogue national. Il est également question de l’adoption avant la fin du mois prochain de la Constitution ainsi que d’un calendrier pour les prochaines élections législatives.
La classe politique tunisienne fonde beaucoup d’espoirs sur ces tractations pour sortir le pays de la crise qu’il traverse depuis l’assassinat le 25 juillet de l’opposant Mohamed Brahmi. La population a attribué ce meurtre à la mouvance djihadiste. La faction armée de celle-ci est depuis à l’origine d’une recrudescence des violences qui ont fait neuf victimes, au sein des forces de l’ordre uniquement pour le mois d’octobre.
Les forces de l’ordre reprochent d’ailleurs aux islamistes, actuellement au pouvoir, un certain laxisme dans la gestion de ces violences.