Algérie :Répression sur les médias
Pour la première fois en huit ans, le quotidien francophone algérien privé El-Watan a vu l’interdiction dans un de ses débats sur l’économie, prévu samedi à Alger. Ce journal dénonce une intervention du pouvoir dans cette décision.
Le débat avait pour thème « Statu quo autoritaire – Quel coût pour l’Algérie ». Selon El-Watan, l’OREF (Office de Riadh el Feth), rattaché au ministère de la Culture qui lui avait loué la salle pour l’organisation du débat depuis le 27 octobre dernier, l’aurait contacté mercredi lui demandant d’obtenir une autorisation de la préfecture d’Alger pour l’organisation du débat. Contactée le lendemain, celle-ci a accordé au journal une fin de non recevoir prétextant un délai dépassé.
La direction d’El Watan a immédiatement réagi en publiant un communiqué qui dénonce des instructions émanant des plus hautes sphères de l’Etat pour interdire ce débat. Présenté comme autonome et non d’opposition, El Watan a organisé depuis 2005 des dizaines de débats articulés autour des sujets d’intérêt général sans jamais se plaindre d’une quelconque interférence des autorités algériennes.
Mais le contexte économico-social actuel semblerait bien avoir altéré cette tendance et El Watan ne serait pas le premier organe de presse à souffrir d’une répression du pouvoir. Dans son communiqué, la direction du journal rappelle la généralisation des atteintes aux libertés telles que les multiples censures de journaux, l’emprisonnement d’Abdelghani Aloui, un jeune blogueur qui avait caricaturé le président Abdelaziz Bouteflika sur Facebook ou encore les menaces proférées par le ministère de la Défense contre un journaliste d’El Khabar. Le 12 octobre dernier, une table ronde très critique organisée par France 24 sur l’Algérie avait été brusquement interrompue par une coupure d’électricité inexpliquée.