Egypte :Les agriculteurs refusent un barrage sur le Nil
A l’instar des autorités de leur pays, les agriculteurs égyptiens refusent un barrage de la Grande Renaissance, que l’Ethiopie compte construire sur le Nil qui assure plus de 80 % de l’approvisionnement en eau du pays des Pharaons.
L’édification d’un barrage sur le Nil dans le territoire éthiopien aura entre autres conséquences, la diminution du débit du fleuve en Egypte, ce qui constitue une menace pour les cultures. C’est la raison pour laquelle les agriculteurs sont montés au créneau.
« Nous voulons cultiver nos terres et pour cela, il nous faut de l’eau. C’est déjà assez difficile avec l’eau que nous avons, alors je ne peux pas imaginer comment nous ferions sans », a soutenu un paysan de la région du Delta du Nil (nord de l’Egypte). En effet, le niveau actuel du cours d’eau, à la baisse, est déjà source d’inquiétudes du côté égyptien. Et, certainement que l’installation d’un barrage aggraverait davantage la situation.
Autrement dit, les revenus des agriculteurs égyptiens n’iront qu’en diminuant. Selon certaines expertises, le seuil de pauvreté en Egypte correspond à 1000 mètres cubes d’eau de consommation annuelle. Mais, actuellement, un citoyen égyptien consomme 620 à 640 mètres cubes d’eau / an .L’eau du Nil est également appréciée pour les nutriments qu’elle contient, très bénéfiques pour les cultures. Si les paysans en sont privés, ils devront se rabattre sur l’eau des puits qui n’est pas d’aussi bonne qualité.
Des arguments qui ne suffisent pas à convaincre, jusque-là, les autorités éthiopiennes. Celles-ci sont plus que jamais déterminées à concrétiser leur projet de barrage. Pour preuve, depuis mai dernier, des travaux ont été amorcés pour entraîner une déviation sur le cours du Nil Bleu, étape préalable à la construction de l’ouvrage.
D’un coût de 3,2 milliards d’euros (4,3 milliards de dollars),ce barrage devrait générer, à terme, une puissance de 6000 mégawatts (MW).