Tunisie : Difficultés dans le climat des affaires
Selon Traek Cherif, président de la CONECT (Confédération des entreprises citoyenne de Tunisie « L’annonce la semaine dernière faite par le ministre tunisien des Finances d’une réduction d’impôt pour les entreprises ne suffit à redorer l’appréciation du climat des affaires dans le pays »
Les autorités tunisiennes reconnaissent les difficultés actuelles pour l’économie du pays où 60% de ses entreprises sont déficitaires, et qu’elles ne peuvent pas compter sur les recettes fiscales comme principales ressources pour l’État. Mais réduire l’impôt ne devrait pas avoir un impact significatif sur le climat des affaires selon la CONECT, vu que le facteur fiscal n’intervient qu’en cinquième ou en sixième position dans la décision d’investissement.
La Tunisie ne manque pas d’opportunités d’investissement et de créations d’emplois, mais les entreprises et les investisseurs sont peu encouragés par le climat actuel des affaires qui n’incite, ni ne rassure sur la viabilité et la sécurité des placements.
Presque trois ans après la révolution, le pays ne fournit toujours pas les bases pour toute décision d’investissement, à savoir une bonne visibilité et une sécurité. Celles-ci doivent précéder les avantages et incitations comme la réduction de 35% à 25% de l’impôt pour les entreprises décidée par le gouvernement. Au lieu d’appliquer ces décisions, la transition s’éternise, les orientations économiques ne sont toujours pas fixées et l’annonce des réformes, entre autres sur le code des investissements, le système fiscal et le système bancaire, n’ont fait qu’aggraver un phénomène d’attentisme.
Le climat social ternit encore plus le tableau déjà très sombre. Les autorités tunisiennes n’ont toujours pas trouvé de solution aux arrêts et aux perturbations de travail. S’ajoutent à cette crise, les problèmes de violence et de terrorisme qui prennent de plus en plus d’ampleur et monopolisent l’attention des pouvoirs publics au détriment des questions économiques.