Tunisie : Coopération inquiétante avec l’Europe
Une conférence internationale a été organisée le 29 et 30 novembre 2013 à Tunis sur le thème « Tunisie-Union Européenne : une année du statut avancé ». Le directeur du CEMI (Centre des Etudes Méditerranéennes et Internationales) Ahmed Driss y a soutenu que la Tunisie devait se mettre à jour pour faire face aux défis de la concurrence qui accompagnent le statut de « partenaire avancé avec l’Union européenne » que vise le pays.
La Tunisie ne répond pas pour le moment aux différents critères imposés par l’Europe, particulièrement dans le domaine de la sécurité. Pour Ahmed Driss, cette décision des autorités européennes n’est pas un mal en soi pour la Tunisie. Le statut de « partenaire avancé de l’Union européenne » ouvrirait les marchés européens aux produits tunisiens, mais également les marchés tunisiens aux produits européens.
Or, de nombreux secteurs économiques tunisiens tels que l’agriculture et l’industrie ne sont pas encore en mesure de faire face à la concurrence européenne. Quoi qu’il en soit, une coopération avec l’Union est, et a toujours été, un volet de développement non négligeable pour la Tunisie.
Lors de cette conférence organisée par le CEMI et la fondation allemande Konrad-Adenauer-Stiftung, le ministre auprès du chef du gouvernement chargé de l’investissement et de la coopération internationale, a envisagé la conclusion d’un accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) pour renforcer les relations commerciales et économiques avec l’Union européenne. Une révision de la législation tunisienne sera alors inévitable et le CEMI invite justement les autorités du pays à la plus grande prudence dans les négociations avec l’Europe de manière à préserver le tissu économique du pays.
La conférence tenue la semaine dernière à Tunis, avait pour but de faire l’état des lieux du partenariat entre la Tunisie et l’Union européenne un an après l’adoption d’un plan d’action couvrant la période allant entre 2013 et 2017. Ce plan s’articule autour de la coopération politique, l’intégration économique, la bonne gouvernance et le partenariat entre les peuples.