Algérie: la France autorisée à autopsier les têtes des moines de Tibhérine
Un avocat des proches des victimes a annoncé la prochaine autopsie des têtes des moines de Tibhérine, assassinés en 1996. Le juge français Marc Trévidic en visite en Algérie en début de semaine, en a obtenu l’autorisation auprès des autorités locales.
L’autopsie des crânes des religieux français est l’un des deux aspects essentiels de la CRI (Commission Rogatoire Internationale) adressée par le juge antiterroriste français à l’Algérie en décembre 2011. Cette autopsie pourrait intervenir dans les prochains mois. Le juge qui conduit l’enquête algérienne sur ces assassinats devrait y assister. Mais le juge Marc Trévidic n’a pas pu obtenir gain de cause sur le second aspect de la CRI, à savoir l’autorisation de réaliser une série d’auditions d’une vingtaine de témoins. Le sept religieux français avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé près de Medea, au sud d’Alger, avant d’être assassinés. Leur assassinat a été revendiqué par le GIA (Groupe Islamique Armé) de Djamel Zitouni. Mais depuis 2009 et le témoignage d’un ancien attaché de défense à Alger, l’enquête judiciaire s’est orientée vers une possible bavure de l’armée algérienne. Seules les têtes des religieux ont été retrouvées un mois après leur enlèvement au bord d’une route de montagne. La disparition de leurs dépouilles suppose une volonté de dissimuler les causes de leur mort.
Les proches des victimes en appellent régulièrement et depuis longtemps au chef de l’Etat français pour qu’il s’investisse personnellement sur le dossier. Le sujet avait été évoqué en décembre 2012 par François Hollande à son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika. Cette rencontre aurait été le déclic qui a permis au magistrat français de se rendre en Algérie et d’obtenir un début de coopération avec les autorités judiciaires locales.