Tunisie : Enfin un Premier ministre de transition…!
Les longues négociations pour sortir la Tunisie de la crise politique ont abouti dimanche, à la désignation du ministre sortant de l’industrie Mehdi Jomaa, comme futur Premier ministre. La date de la prise de fonction du nouveau gouvernement, qui doit mener le pays vers des élections en 2014, doit être annoncée mercredi prochain, selon Houcine Abbassi, le secrétaire général de l’UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens), et principal médiateur de la crise politique.
Ces négociations ,qui durent depuis deux mois, ont été particulièrement laborieuses et jusqu’à samedi encore, aucun consensus n’a été trouvé. Un accord n’a pu être possible qu’avec le boycott d’une partie de l’opposition, en particulier le principal mouvement Nidaa Tounès. Mehdi Jomaa, est un technocrate, relativement inconnu du grand public et sans appartenance partisane déclarée.
La désignation du futur Premier ministre laisse entrevoir une lueur d’espoir de sortie de crise mais tous les obstacles ne sont pas encore franchis. Certes, les islamistes d’Ennahda à la tête de la Troïka, la coalition au pouvoir, se sont engagés à quitter le pouvoir en faveur du futur cabinet apolitique mais uniquement si, en parallèle, la Constitution en cours d’élaboration depuis deux ans et la loi électorale étaient adoptées. Ces conditions font signifier aux opposants que les islamistes n’ont pas l’intention d’abandonner le pouvoir.
Le futur Premier ministre choisi, bien qu’indépendant, est membre du gouvernement sortant proche d’Ennahda et beaucoup craignent de voir, se répéter, les mêmes erreurs qui ont conduit la Tunisie à la crise politique et ce, depuis l’assassinat le 25 juillet dernier du député d’opposition Mohamed Brahmi. La mouvance islamiste, en plein essor et à laquelle le futur Premier ministre devra faire face, est pointée du doigt dans cette affaire.