Extradition de l’homme d’affaires Rafik Khalifa vers l’Algérie
Un communiqué du ministère britannique de l’Intérieur publié lundi a annoncé l’extradition dans les 28 jours vers l’Algérie de Rafik Khalifa. L’ancien magnat algérien est poursuivi dans son pays ainsi qu’en France pour banqueroute et détournements de fonds.
La décision du ministère de l’Intérieur survient après que Rafik Khalifa se voit refusé d’interjeter appel devant la Cour suprême britannique le 3 décembre dernier, épuisant tous les recours possibles pour empêcher son extradition vers l’Algérie.Il s’était réfugié en Grande-Bretagne en 2003 après l’éclatement du scandale financier de la Khalifa Bank et de plusieurs autres entreprises de son groupe qui comprenait notamment une compagnie aérienne et deux chaînes de télévision et employait 20 000 salariés en Algérie et en Europe. L’effondrement de cet empire en 2003 avait causé un préjudice estimé par les autorités à entre 1.5 et 5 milliards de dollars à l’Etat algérien et aux épargnants.
Rafik Khalifa a déjà été condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité en 2007 dans son pays pour association de malfaiteurs et faillite frauduleuse. Son extradition vers l’Algérie va permettre la tenue de son procès en appel dont le début avait initialement été prévu pour le 2 avril dernier mais qui a dû être reporté à une date ultérieure en raison de l’absence des accusés.
Le ministère britannique de l’Intérieur avait autorisé l’extradition de Rafik Khalifa, arrêté depuis 2007 à Londres, mais l’appel introduit par son avocat en avril 2010 avait suspendu cette décision.
Un autre procès, concernant Rafik Khalifa, est également prévu devant le tribunal correctionnel de Nanterre, dans la région parisienne, du 2 au 20 juin prochain. Mais la justice française devra se passer de l’accusé, la demande d’extradition algérienne prévalant sur la sienne.