Sortie de crise de la Tunisie
Tard dans la soirée de dimanche, l’ANC (Assemblée nationale constituante) a adopté à une écrasante majorité la nouvelle Constitution, quelques heures après l’annonce de la formation d’un nouveau gouvernement. Le pays se dirige maintenant vers les élections.
La loi fondamentale a été approuvée avec 200 voix pour, 12 contre et 4 abstentions, alors que la majorité nécessaire était de 145 votes. Le vote de dimanche par l’Assemblée clôt des travaux qui ont pris un retard considérable à cause des crises répétées entre notamment les islamistes d’Ennahda et l’opposition.
La nouvelle Constitution apporte plusieurs nouveautés. Elle consacre un exécutif bicéphale, accorde une place réduite à l’Islam et introduit pour la première fois dans le monde arabe un objectif de parité homme-femme dans les assemblées élues. Ce texte a été adopté quelques heures après l’annonce de la composition d’un nouveau gouvernement d’indépendants, formé et dirigé par le ministre de l’Industrie sortant Mehdi Jomaâ, chargé de conduire ,cette année, le pays vers des élections législatives et présidentielles . Ce gouvernement hétéroclite compte aussi bien des hauts fonctionnaires, des magistrats, que des personnalités venues du privé. Il est également à noter le maintien à son poste du ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou, et ce malgré ses nombreux détracteurs.
La Tunisie a fait un grand pas pour sortir de la crise politique qu’avait déclenchée l’assassinat en juillet dernier du député d’opposition Mohamed Brahmi, attribué à la mouvance djihadiste. Mais la tâche du gouvernement s’annonce délicate du fait que l’exécutif devra faire face à une situation économique difficile, avec une croissance en berne, un chômage très élevé et des vagues de violences récurrentes
L’ANC n’a pas encore fini ses travaux. Elle doit encore adopter une législation électorale pour les futures élections.